Paradis d’oiseaux… et plus
Dans la grande famille des peintres orientalistes du XIXe siècle, et Dieu sait s’il en est, le nom de Charles-Émile Vacher de Tournemine n’est pas le premier qui vient à l’esprit. Et pourtant ! Ce tableau inédit – uniquement connu par une photographie en noir et blanc –, mettant en scène de manière virtuose des Flamants et perroquets dans un panorama idyllique, est une véritable réussite qui inscrit définitivement le Toulonnais dans ce vaste panthéon. Il était donc logique que l’œuvre, choisie en couverture de la Gazette n° 17, soit vivement disputée avant de s’envoler jusqu’à 161 750 €, multipliant son estimation par huit et offrant à l’artiste un record mondial (source : Artnet). Le précédent était détenu par une peinture de facture similaire mais de moindre ampleur, La Halte des éléphants près de la rivière, vendue 66 750 € (Sotheby’s Paris, 2012) lors de la dispersion des collections de Patrick Guerrand-Hermès provenant de sa villa à Marrakech. La composition, unissant sur les bords du Nil des arbres d’Amérique du Sud, des aras du Brésil et des flamants des lacs africains, est une pure invention, mais qui, par le miracle d’un pinceau parfaitement maîtrisé, prend vie. Les thématiques abordées par la vente étaient vastes elles aussi, puisque l’on rejoignait ensuite les années 1500 avec deux volets latéraux de retable – le panneau central n’a pas été identifié – d’un peintre de l’école rhénane (h. 150, l. de chaque panneau 61 cm). 31 056 € étaient retenus par cette partie de triptyque dont l’iconographie – sainte Barbe, sainte Marie-Madeleine, un donateur et un moine – est originale. Dans le petit ensemble d’œuvres de Piat-Joseph Sauvage (1744-1818) proposé, provenant de l’hôtel particulier nantais dans lequel vécut le général Cambronne de 1820 à 1842, c’est une série de quatre toiles aux amours qui retenait le plus haut score, à 18 368 €, la paire évoquée dans la Gazette n° 19 (page 65) étant cueillie à 6 560 €. La montre de présent de Czapek & Cie, objet d’un article page 26 de la Gazette n° 18, récoltait 25 880 €. Les surprises duraient jusqu’aux tout derniers numéros et ramenaient en Orient… Un tapis de Tebriz en soie orné d’une grande rosace bleu et rouge (830 x 505 cm) était déposé à 16 951 €, un autre en laine et soie à décor floral sur fond tabac (347 x 250 cm), à 10 999 €. Un troisième, tissé à Téhéran dans les années 1940-1960 orné d’animaux se reposant près d’un rocher sur fond rouge (207 x 142 cm), grimpait à 12 293 €, et un ghoum en soie, au fond animé d’oiseaux et d’animaux (voir page de droite), s’envolait à 13 776 €.