Collection Monique Nanos
de son père, originaire de Kherson – sur la rive droite du Dniepr, aujourd’hui en Ukraine – et ayant émigré en France en 1917, elle avait gardé le goût pour l’abstraction, acquis au contact de la communauté d’artistes d’Europe de l’Est vivant à Paris, emmenée par la figure de Serge Poliakoff. Elle avait aussi cultivé son intérêt pour des artistes d’horizons divers comme Pierre Tal-Coat (représenté par des aquarelles), André Marfaing (gravures et lavis, 1 000 à 8 000/ 12 000 €), Philippe Hosiasson, Pierrette Bloch (encre noire sur papier, 1973, 6 000/8 000 €), Raoul Ubac (1 500/2 000 €) ou la plasticienne franco hongroise Vera Molnár, disparue le 7 décembre dernier (Anniversaire, plaque d’aluminium, 1 000/1 500 €). Fonctionnaire internationale successivement en poste à Rome (pour la FAO), à New York (ONU) et à Paris (Unesco), Monique Nanos voyagea à travers le monde. De chaque exposition, de chaque galerie, elle rapportait une carte postale, une affiche, un catalogue et très souvent une oeuvre. Incorrigible curieuse, elle se lança avec autant d’enthousiasme que d’intrépidité à la découverte du pays dogon (en 1956), du Mexique, de l’Amérique centrale ou encore des églises romanes du Poitou, et entreprit à la fin de sa vie l’apprentissage du japonais. En seconde partie d’après-midi, du mobilier danois voisinera avec une Tête en noyer d’Alexandre Noll (4 000/5 000 €), un service à thé-café moderniste en argent de la maison Christofle dessiné par Lino Sabattini (modèle Como vers 1956, 3 000/5 000 €), et précèdera des masques et des statuettes africaines (300 à 800 €), des terres cuites précolombiennes (200 à 1 500 €). Les céramiques, en revanche, se comptent sur les doigts d’une main ou presque. En juin 2023, Monique Nanos avait fait don de 175 pièces des années 1960-1970, au musée Joseph-Déchelette de Roanne.
VENDREDI 19 AVRIL, SALLE 6 – HÔTEL-DROUOT. AUDAP & ASSOCIÉS OVV. MMES BONAFOUSMURAT, HAMARD, M. HOURDÉ.