MAINS DE MAÎTRES POUR PARIS

Issu de la bibliothèque de l’hôtel de Jarnac, dont le contenu avait été dispersé le 6 mai dernier, ce livre d’heures du XVe siècle à l’usage de Paris partageait la vedette de cette vacation bibliophilique avec un autre exemplaire légèrement plus ancien.
Héritier du psautier, le livre d’heures répond à un besoin, apparu vers la fin du Moyen Âge, de rendre accessibles aux laïcs certains éléments du bréviaire utilisé par les prêtres. Surtout utilisés dans un premier temps en France, en Angleterre et dans les Pays-Bas du Sud, puis gagnant l’Italie et l’Espagne, ces objets de dévotion privée pouvaient, selon les moyens de leur commanditaire, être réalisés de façon somptueuse ou modeste. Indubitablement, les nôtres appartiennent à la première catégorie, tant ils sont pourvus de miniatures délicates et d’enluminures raffinées. Le plus précieux d’entre eux (reproduit ci-contre), vendu 62 660 € et réalisé vers 1500, comporte 165 feuillets et est orné de deux initiales historiées, de 41 petites miniatures ainsi que de quinze grandes peintures. Ses auteurs sont désignés comme étant le Maître du Martainville-183 et le Maître de Jean d’Albret. Légèrement antérieur puisque daté vers 1470-1480, le second, également à l’usage de Paris, acceptait 40 102 €. Épais de 197 feuillets et agrémenté de huit miniatures, il a lui aussi été exécuté à deux mains, avec toutefois moins de certitude que pour l’autre ouvrage. Si la première demeure non identifiée, la seconde est attribuée au Maître du Jean Henry, nommé ainsi pour avoir illustré deux manuscrits pour le chantre de Notre-Dame.
VENDREDI 24 JUIN, SALLE 1 - HÔTEL DROUOT.
AUDAP & ASSOCIÉS OVV. M. GALANTARIS.