La littérature mode d’emploi

Les éditions originales réunies par les Merlin père et fils délivraient une belle ode à la littérature innovante des XIXe et XXe siècles. L’ouvrage le plus convoité de la bibliothèque réunie par les Merlin père et fils, dédiée à la littérature des XIXe et XXe siècles (voir Gazette n° 36, page 60), était une seconde édition du recueil des Fleurs du mal de Charles Baudelaire (1821-1867), celle de 1861, plus rare que l’originale car tirée à très peu d’exemplaires. Assortie d’une belle reliure en maroquin doublé de Semet et Plumelle, celle-ci se dévorait à 37 596 €. On s’attardera ensuite sur Georges Perec et Raymond Queneau (1903-1976), deux noms qui évoquent le XXe siècle et la richesse de ses mouvements littéraires innovants. La Vie mode d’emploi du premier, son oeuvre fleuve la plus célèbre dédiée à l mémoire du second, en édition originale brochée de 1978, se découvrait à 25 381 €. Hommage reconnaissant au cofondateur de l’Oulipo – acronyme de l’Ouvroir de littérature potentielle –, créé en 1960 afin de moderniser l’expression à travers des défis d’écriture, ce livre raconte les histoires des occupants d’un bâtiment haussmannien en suivant le même déplacement qu’un cavalier de jeu d’échecs. De façon générale, les titres multipliaient les estimations. 17 795 € revenaient par exemple au Corydon d’André Gide, texte sur l’homosexualté imprimé à Bruges le 22 mai 1911, et 17 545 € à une édition originale du premier recueil de Paul Verlaine, les Poèmes saturniens, ceux-ci dédicacés par l’auteur «à mon illustre Maître Théodore de Banville».

MARDI 18 OCTOBRE, SALLE 2 - HÔTEL DROUOT.
AUDAP & ASSOCIÉS OVV. M. GALANTARIS.