QUATRE MAÎTRES POUR DEUX OUVRAGES

Après les tableaux, les objets de décoration et le mobilier, cédés le 6 mai dernier, c’est au tour de la bibliothèque de l’hôtel de Jarnac de livrer son contenu. Ses fleurons ? Deux livres d’heures parisiens. Réalisés sur peau de vélin et rédigés en français et en latin, les livres d’heures illustrent la vogue chez les riches commanditaires de ces recueils de prière et le soin qui était apporté à leurs enluminures. Le premier (estimé 30 000 €), exécuté vers 1470-1480, se compose de 197 feuillets, rédigés en textura – ou écriture gothique textura, née au XIIe siècle et devenue l’écriture dominante dans toute l’Europe occidentale – aux encres rouge et noire, à 14 longues lignes. Il est habillé d’une reliure (vers 1560) de maroquin brun rehaussée d’un décor doré à la fanfare, enluminé de huit peintures et d’initiales fleuries, œuvres de deux mains, dont l’une attribuée au Maître de Jean Henry, nommé ainsi pour ses illustrations de deux manuscrits composés pour le chantre Notre-Dame, et reconnaissable aux nez distordus de ses personnages, aux tentures rouges décorées de brocards, à ses pommes de pin de forme singulière. Le second ouvrage (voir photo) a vu le jour vers 1500. Il est orné de deux initiales historiées, de 41 petites miniatures et de 15 grandes peintures. Ses auteurs ne sont pas identifiés mais caractérisés. Il s’agit du Maître de Martainville, sous le pinceau duquel naissent des figures à mi-corps, le Massacre des Innocents et des décors animaliers autour d’Adam et Ève ; et du Maître de Jean d’Albret, qui doit son nom à deux incunables enluminés pour le roi de Navarre. Ses visages sont de forme triangulaire, ses peintures souvent cernées d’un filet noir ou bordeaux, ses chevelures, noires ou marron, rehaussées de vaguelettes d’or
VENDREDI 24 JUIN, SALLE 1 – HÔTEL DROUOT. AUDAP & ASSOCIÉS OVV. M. GALANTARIS.