Auguste RODIN (1840-1917) Femme nue agenouillée,... - Lot 7 - Audap & Associés

Lot 7
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Auguste RODIN (1840-1917) Femme nue agenouillée,... - Lot 7 - Audap & Associés
Auguste RODIN (1840-1917) Femme nue agenouillée, le menton appuyé sur la main gauche Graphite et légère aquarelle sur papier vélin Exécutée vers 1898 Haut. : 31,5 cm ; Larg. : 23,5 cm Étiquette sur le montage au dos : Galerie G. Denis, 33, rue de Miromesnil. Provenance : Collection particulière française ; puis transmis par descendance Cette oeuvre sera incluse dans le Catalogue raisonné d'Auguste Rodin (1840-1917) - sous le numéro 220201- actuellement en préparation par Madame Christina Buley-Uribe. Cet avis d'inclusion sera remis à l'acquéreur. On sait qu'à partir de 1896, Rodin appréhenda le dessin du nu féminin d'une nouvelle manière, directe, échafaudant une méthode « à l'aveugle » qui consistait à fixer exclusivement le modèle des yeux pendant que la main dessinait de manière autonome. Il reprenait ensuite ce premier croquis sur un papier plus épais, parfois en le décalquant, afin de simplifier les lignes de la figure initiale et d'ajouter de l'aquarelle. La première version « à l'aveugle » de notre Femme nue agenouillée, le menton appuyé sur la main gauche est conservée au musée Rodin. Il s'agit du D. 2642, Femme nue, de face, un genou en terre, les mains appuyées sur l'autre, dite Femme à genoux. Cela n'est pas évident d'un premier abord, en raison des nombreux repentirs de l'artiste au crayon et à l'estompe, réalisés bien plus tard (sans doute autour de 1910), après notre version aquarellée. Dans le dessin du musée Rodin, l'artiste a redessiné le bras gauche initialement relevé vers le visage et a transformé la cuisse en drapé. Même si peu appuyée au crayon, la ligne du bras sur lequel reposait le menton du modèle est encore perceptible dans ce « dessin à l'aveugle », tout comme la main, reprise à la gomme, ce qui crée une sorte de halo sous le menton. Notre très belle version aquarellée appartient à un ensemble d'oeuvres réalisées autour de 1896-1898. Très proche stylistiquement de la série qu'il exposa en 1899 en Belgique et en Hollande (Bruxelles, Rotterdam, Amsterdam, La Haye) à l'occasion d'une exposition itinérante importante, il est cependant peu probable que ce dessin y fut présenté. En effet, les aquarelles de l'exposition portent généralement la signature de l'artiste et un numéro au crayon graphite sur la feuille, au recto, comme on le voit dans le D. 4604, conservé au musée Rodin, une femme agenouillée assez proche. Il n'en est pas moins vrai que l'oeuvre fait partie de ce qui était considéré dès cette époque comme une « révélation », un nouveau type d'oeuvres d'une grande audace « aux beautés inédites ». La presse belge, par exemple, évoqua ainsi les dessins : « Ce sont de rapides notations du nu masculin et féminin, aussi brèves, aussi légères que les aspects fugitifs de la vie. C'est la pose inattendue du modèle, saisie dans l'insaisissable du mouvement lui-même par un dessinateur génial, croquis sans reprise, enlevés de verve et d'une conception décorative si grande et si simple qu'ils font songer à des études retrouvées de Praxitèle ou de Phidias. » (« À travers la ville », Le Petit Bleu, 7 mai 1899, arch. Musée Rodin). Un an plus tard, dans sa rétrospective du pavillon de l'Alma, en marge de l'exposition universelle de 1900 à Paris, Rodin révélait au public ses dessins qui marquèrent toute une jeune génération de peintres. De fait, l'oeuvre, très épurée, n'est pas sans rappeler les plus belles feuilles de Matisse.
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