Jeanne JACQUEMIN (1863-1938) Portrait de... - Lot 78 - Audap & Associés

Lot 78
Aller au lot
Estimation :
3000 - 5000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 33 488EUR
Jeanne JACQUEMIN (1863-1938) Portrait de... - Lot 78 - Audap & Associés
Jeanne JACQUEMIN (1863-1938) Portrait de femme devant une treille - allégorie supposée du mensonge. Pastel, signé en bas à droite. Haut. : 26 cm ; Larg. : 21 cm Inscription à l'arrière du cartonnage : J.J. / Mensonge. Artiste rare dont le corpus d'oeuvres localisées avoisine la douzaine de numéros seulement, Jeanne Jacquemin fut, de son vivant, une importante figure du monde artistique et culturel, proche de Mallarmé, Samain, Huysmans, Redon et des cercles symbolistes. Née Marie-Jeanne Boyer, cette artiste à l'existence peu ordinaire épousa un dessinateur de batraciens du Muséum d'histoire naturelle, Edouard Jacquemin. Elle fut rapidement admirée par un cénacle qui comptait notamment le sculpteur Alexandre Charpentier, le critique belge Octave Maus et le poète Georges Rodenbach, lui qui écrivit au sujet de Jeanne : "elle qui aime aussi les yeux et a su y peindre l'infini". Soutenue par des amis fervents (Jean Lorrain lui confia notamment l'illustration de La Mandragore), Jeanne Jacquemin présenta ses oeuvres de 1892 à 1897 dans quelques lieux incontournables dont la galerie Le Barc de Boutteville, aux expositions impressionnistes et symbolistes, au Salon de La Plume et à la galerie Siegfried Bing. Sensible à l'étrangeté de ses pastels (des têtes, inspirées de son propre visage, accompagnées de titres évocateurs), la critique lui réserva un accueil favorable et admiratif. Dans le Mercure de France, Remy de Gourmont décrivit l'oeuvre de cette « exilée de la Rose+Croix » en ces termes : « une exquise putréfaction qui va jusqu'à devenir somptueuse, une immoralité charmante qui se préoccupe très peu de préciser les sexes et qui laisse le doute des androgynats flotter comme une buée de désirs malsains et adorables autour des têtes infiniment lasses de vivre". Les oeuvres de Jeanne Jacquemin évoquent les toiles des peintres préraphaélites Edward Burne-Jones et Dante-Gabriele Rossetti, coutumiers des visages féminins aux mentons oblongs, aux chevelures rousses et aux attitudes équivoque sur fond de treillages à la William Morris. Le visage androgyne de notre pastel, très certainement Jeanne Jacquemin elle-même en allégorie du mensonge (comme le laisse supposer les mots inscrits à l'arrière du cartonnage) présente de fortes similitudes avec d'autres oeuvres connues de l'artiste : Le Coeur de l'eau, 1892 (Maison Tournaisienne Musée de Folklore) et son Saint Georges , c. 1893 (ancienne collection Olivier Saincère). Nous remercions M. Jean-David Jumeau-Lafond d'avoir confirmé l'attribution de cette oeuvre. Bibliographie ; Jean-David JUMEAU-LAFOND, Les Peintres de l'âme, le Symbolisme idéaliste en France, Snoeck-Ducaju & Zoon, Gand ; Pandora, Anvers ; Paris Musées, 1999. Catalogue de l'exposition au Musée d'Ixelles (Bruxelles), 1999, et au Pavillon des Arts à Paris, 2000, p.79-80. Jean-David JUMEAU-LAFOND, « Jeanne Jacquemin, peintre et égérie symboliste », Revue de l'art, 2003-3, p.57-78.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue